• GEORGE SAND

    George Sand est le pseudonyme d'Amandine Aurore Lucile Dupin, romancière et femme de lettres française, plus tard baronne Dudevant, née à Paris le 1er juillet 1804 et morte au domaine de George Sand de Nohant le 8 juin 1876

     

     

    GEORGE SAND

      Auguste Charpentier "Portrait of George Sand (1804-76)"

    VICTOR HUGO  a dit le 8 juin 1876, jour de son décés 

     

    « Je pleure une morte, je salue une immortelle ! »..

     

     

    Cette femme d'exception indépendante et libre,scandaleuse pour certains, éclairée pour d'autres,  a été au centre de  la vie intellectuelle et artistique de son époque.

    Amie ou amante des plus célèbres écrivains, musiciens, peintres... elle  revendiquait ses choix et affirmait  le droit à la passion pour les femmes  et à leur  droit à indépendance.

    Elle se moque des conventions bourgeoises et sclérosantes de son époque, se moque des  préjugés, s'écarte de la morale  du 19 ème siècle.

    Scandaleuse car elle divorce, prend des amants, s'habille parfois en homme, fume le cigare.

    Elle  revendique pour les femmes le droit à la passion et lance l'anathème aux conventions mondaines, aux préjugés sociaux, aux règles de la morale

    Dans sa demeure berrichone à Nohant elle reçu le monde  artistique, le monde musical, théatral, littéraire, les  peintres, les sculpteurs les plus célèbres de cette époque.

    George SAND  vécu entre Berry et Paris, entre voyages et amants

      Pourquoi voyager quand on n’y est pas forcé ? C’est qu’il ne s’agit pas tant de voyager que de partir. ” 
    George Sand, Un hiver à Majorque,

     

     

     

    GEORGE SAND et ALFRED DE MUSSET 

    Echange épistolaire. Alfred de Muset/ George Sand

     

    Sand

     

    (dessin d’Alfred de Musset)

     

    Cher ami,

     Je suis toute émue de vous dire que j’ai

    bien compris l’autre jour que vous aviez

    toujours une envie folle de me faire

    danser. Je garde le souvenir de votre

    baiser et je voudrais bien que ce soit

     une preuve que je puisse être aimée

     par vous. Je suis prête à montrer mon

     affection toute désintéressée et sans cal-

     cul, et si vous voulez me voir ainsi

     vous dévoiler, sans artifice, mon âme

    toute nue, daignez me faire visite,

     nous causerons et en amis franchement

     je vous prouverai que je suis la femme

    sincère, capable de vous offrir l’affection

     la plus profonde, comme la plus étroite

     amitié, en un mot : la meilleure épouse

     dont vous puissiez rêver. Puisque votre

    âme est libre, pensez que l’abandon où je

    vis est bien long, bien dur et souvent bien

     insupportable. Mon chagrin est trop

    gros. Accourez bien vite et venez me le

     faire oublier. À vous je veux me sou-

    mettre entièrement.

     

     la réponse d’Alfred de Musset

     

     Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,

     Voulez-vous qu’un instant je change de visage ?

     Vous avez capturé les sentiments d’un coeur

     Que pour vous adorer forma le créateur.

    Je vous chéris, amour, et ma plume en délire

     Couche sur le papier ce que je n’ose dire.

    Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,

    Vous saurez quel remède apporter à mes maux.

     Alfred de Musset

     

    mmusset

     

     George Sand  lui répond :

     

     Cette insigne faveur que votre coeur réclame

    Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.

     George Sand

     

     

     

    Lire une ligne sur deux dans la lettre de George Sand.

    Dans la réponse de Musset,  les premiers mots des vers

     George Sand lui répond de la même manière.

     

     

     

     

     

     

     

    lettre de rupture. George Sand écrit à Alfred de Musset  

    Venise, 12 mai 1834

    Non, mon enfant chéri, ces trois lettres ne sont pas le dernier serrement de main de l’amante
    qui te quitte, c’est l’embrassement du frère qui te reste. Ces sentiment-là est trop beau, trop pur,
    et trop doux, pour que j’éprouve jamais le besoin d’en finir avec lui.

     

     

     

    Que mon souvenir n’empoisonne aucune des jouissances de ta vie, mais ne laisse pas ces jouissances détruire et mépriser mon souvenir. Sois heureux, sois aimé. Comment ne le serais-tu pas ? Mais garde-moi dans un petit coin secret de ton cœur, et descends-y dans tes jours de tristesse pour y trouver une consolation, ou un encouragement.


    Aime donc, mon Alfred, aime pour tout de bon. 
    Aime une femme jeune, belle, et qu’ n’ait pas encore aimé,ménage-là, et ne la fais pas souffrir.
    Le cœur d’une femme est une chose si délicate quand ce n’est pas un glaçon ou une pierre !
    Je crois qu’il n’y a guère de milieu et il n’y en a pas non plus dans ta manière d’aimer.
    Ton âme est faite pour aimer ardemment, ou pour se dessécher tout à fait.


    Tu l’as dis cent fois, et tu as eu beau t’en dédire

    rien, rien n’a effacé cette sentence-là,
    il n’y a au monde que l’amour qui soit quelque chose.

    Peut-être m’as-tu aimée avec peine, pour aimer une autre avec abandon.
    Peut-être celle qui viendra t’aimera-t-elle moins que moi, et peut-être sera-t-elle plus heureuse
    et plus aimée.


    Peut-être ton dernier amour sera-t-il le plus romanesque et le plus jeune.
    Main ton cœur, mais ton bon cœur, ne le tue pas,
    je t’en prie.
    Qu’il se mette tout entier dans toutes les amours de ta vie, afin qu’un jour tu puisses regarder en arrière et dire comme moi, j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois
    mais j’ai aimé.

     

     

     

    Céline DION récite les premières phrases de cette lettre puis chante

     

     

     

    GEORGE SAND et FRÉDÉRIC CHOPIN 

     

    George Sand et Frédéric Chopin

     

     

    Un amour chaotique de 7 ans et 9 ans de vie commune. 

    Frédéric Chopin a composé la majorité de ses œuvres à Nohant, dans le manoir de George Sand.

     

    George Sand et Frédéric Chopin

    Portrait de George Sand et de Frédéric Chopin par Delacroix, l'invité permanent de Nohant

     

    Dans sa demeure elle reçut des intellectuels, des artistes, des amis célèbres. A sa table se côtoyaient ses amis . Flaubert, Stendal dont elle a été la maîtresse et l'accompagna en Italie, Alexandre Dumas fils, le Prince Jérome Napoléon, Litz également et tant d'autres.

    Dans sa salle à manger , les murs gardent le souvenir de leurs discussions, gardent la toux incessante de Chopin, tuberculeux, les rires et les discussions sur fond de musique devenue classique, sur fonds de peinture avec Delacroix, sur fond de discussions politiques, elle si engagée, 

     

    George Sand et Frédéric Chopin

    George Sand et Frédéric Chopin

     

    Et puis 1847, la rupture dont Chopin ne se remettra jamais jusqu'à son décés en 1849

     

     

     

    Tristesse, opus 10 N°3

     

    Extrait de Wikipédia

    Elle a une liaison avec l'un de ces amis, Jules Sandeau. Ensemble, ils commencent une carrière de journalistes au Figaro, sous l'œil sévère mais bienveillant d'Henri de Latouche, le directeur du journal. Ils écrivent en commun un roman, "Rose et Blanche", publié sous le pseudonyme de J. Sand. 

     

    GEORGE SAND et l'origine de son pseudo

    Dans "Histoire de ma vie", George Sand raconte l'origine de son pseudonyme : Le roman Rose et Blanche, ébauché par elle et refait entièrement ensuite par Jules Sandeau, se vit attribuer par une fantaisie d'Henri Delatouche le nom d'auteur de Jules Sand, qui évoquait non seulement Jules Sandeau, mais aussi Karl Sand, l'étudiant bavarois assassin de Kotzebue .

    Ce roman ayant eu un certain succès, un autre éditeur se présenta, demandant un autre roman sous le même nom. Comme Aurore venait d'écrire "Indiana", à Nohant durant l'hiver 1831-1832, elle voulut le donner sous le même pseudonyme mais Jules Sandeau, par modestie, ne voulut pas accepter la paternité d'un livre auquel il était totalement étranger. Delatouche, consulté, trancha par un compromis ; le nom de Sand serait conservé pour satisfaire l'éditeur et le prénom serait modifié pour distinguer les deux auteurs.

    Elle prit vite et sans chercher celui de George qui lui paraissait synonyme de Berrichon. Étymologiquement, George signifie en effet « Celui qui travaille la terre ». Sa première œuvre personnelle, " Indiana", est publiée le 19 mai 1832 sous le nom de G. Sand et tous ses romans ultérieurs le seront sous le pseudonyme de George Sand qu'elle adopte définitivement.

     

    George Sand- le nom et ses débuts littéraires

    le domaine de George Sand à Nohant, entre Châteauroux et La Châtre (Berry-36-) 

    "Valentine "composée à Nohant et achevée pendant l'été de 1832, paraît trois mois après " Indiana". Ces deux romans assurent la renommée de l'écrivain et améliorent beaucoup sa situation financière ; 

    François Buloz, le directeur de la La Revue des Deux Mondes lui assure par contrat une rente annuelle de 4 000 francs en échange de trente-deux pages d'écriture toutes les six semaines.

    Au début de 1833, elle rompt avec Jules Sandeau, coupable d'une infidélité. Elle a une brève relation avec Prosper Mérimé, très décevante et qu'elle regrette amèrement. C'est une période sombre pour George Sand, démoralisée par ces deux déceptions. Le 10 août 1833, paraît "Lélia", une œuvre lyrique, allégorique, très originale, dont le succès fut prodigieux.

     

    George Sand a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancé la mode, par son pseudonyme masculin, qu'elle adopte dès 1829.

     

    George Sand- le nom et ses débuts littéraires

     

    Prosper Mérimé, un amour éphémère

    En 1831, il entre dans les bureaux ministériels et devient en 1834 inspecteur général des Monuments Historiques. Il effectue alors de nombreux voyages d'inspection à travers la France et confie à l'architecte Eugène VioLlet- le- duc la restauration d'édifices en péril comme la basilique de Vezelay en 1840, la cathédrale Notre Dame de Paris en 1843 ou la Cité de Carcassonne, à partir de 1853. Proche de l'impératrice Eugénie, il est fait sénateur en 1853 et anime les salons de la cour, par exemple avec sa fameuse dictée en 1857. Il publie alors moins de textes littéraires, pour se consacrer à des travaux d'historien et d'archéologue et initiant, à partir de 1842, un classement des monuments historiques.

     

    George Sand- le nom et ses débuts littéraires

     

     

     

    George Sand, une naissance aristocratique.

    George Sand était la petite fille de Marie Aurore de Saxe, fille naturelle du maréchal de Saxe, Prince électeur, roi de Pologne. C'est sa grand mère ,née à Paris en 1748 et décédée à Nohant en 1821. Emprisonnée presqu'un an sous la révolution en 1793, elle quitte paris peu après sa libération et, avec le reste de sa fortune achète le domaine de Nohant, dans l'Indre et qu'elle lègue à sa petite fille. 

     

     

    " On n'est pas seulement l'enfant de son père, on est aussi un peu je crois celui de sa mère.[...] Or, si mon père etait l'arrière petit-fils d'Auguste II, roi de Pologne, [...] il n'en est pas moins vrai que je tiens au peuple par le sang. "
    George Sand Histoire de ma vie, t. I, p. 15

    La grand-mère de George Sand ne fut reconnue et autorisée à porter le nom de son père – par un arrêt du parlement du 15 mai 1766 – que plusieurs années après la mort de celui-ci. Elle fut élevée à Saint-Cyr, par protection et choix de la dauphine, nièce du Maréchal de Saxe et mère de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. Veuve du capitaine Antoine de Horne, Marie-Aurore de Saxe épousa en seconde noce, le 14 janvier 1777, Louis-Claude Dupin, dit Dupin de Francueil, receveur général des finances de Metz et d’Alsace. Il avait soixante et un ans, elle en avait vingt-neuf.


    En 1793 Mme Dupin de Francueil fit l’acquisition de la terre de Nohant où elle souhaitait se retirer avec son fils, à l’écart des bouleversements révolutionnaires. Elle avait épousé les idées avancées des encyclopédistes et philosophes de son temps et ne s’attendait pas à être frappée par la Terreur. Elle fut pourtant arrêtée en décembre 1793, et incarcérée pendant huit mois au couvent des Dames augustines anglaises, ce même couvent où George Sand sera pensionnaire pendant son adolescence.
    Elle mourut le 26 décembre 1821, quelques mois après une attaque d’apoplexie qui l’avait laissée très diminuée. Ses dernières paroles furent pour cette petite-fille qui commençait à l’aimer : 

    “ Tu perds ta meilleure amie ”

     George Sand, Histoire de ma vie, t. I, p. 1106

    http://www.georgesand.culture.fr/fr/ent/entourage_1.htm

     

     Son arbre généalogique est assez particulier.

    Friedich-Auguste de Saxe, roi de Pologne eut une liaison extra conjugale avec Aurore de Köenigsmark. De cette union naquis l'arrière grand-père de George Sand,  Hermann Moritz, conte de Saxe qui à son tour eut une liaison avec une comédienne qui donna naissance, suite à cette relation à la grand mère de George Sand, Marie-Aurore de Saxe.

     

    Marie-Aurore de Saxe, la grand mère de George Sand : 

     

    Honoré de Balzac rappelle l'ascendance de George Sand dans Albert Savarus :

    « Ainsi le talent, de même que la goutte, saute quelquefois de deux générations. Nous avons, de ce phénomène, un illustre exemple dans George Sand en qui revivent la force, la puissance et le concept du maréchal de Saxe, de qui elle est petite-fille naturelle. »

    ps: si Balzac parle de goutte c'est parce que le maréchal de Saxe en été atteint.

     

    Lettres de George Sand à Marie Dorval

    http://siruis7.eklablog.com/george-sand-lettres-a-marie-dorval-a136222540

    18 mars 1833

    George Sand à Marie Dorval

    Je ne peux vous voir aujourd’hui, ma chérie. Je n’ai pas tant de bonheur. Lundi, matin ou soir, au théâtre ou dans votre lit, il faudra que j’aille vous embrasser, madame, ou que je fasse quelque folie.
    Je travaille comme un forçat, ce sera ma récompense.
    Adieu, belle entre toutes.

    Fin mars 1833

    Marie Dorval à George Sand

    Vous êtes une méchante et je comptais bien sur le bonheur de vous avoir toute la soirée dans ma loge. Nous aurions vite dîné, à cinq heures, et nous serions parties ensemble. Voyons, tâchez. Je vous ai vue hier toute la soirée, je vous ai regardée sans rencon­trer vos yeux. Vous aviez l’air d’une boudeuse. C’est moi qui viendrai vous voir demain matin. Ce soir, je ne suis pas chez moi. Mon Dieu, quelle envie de causer j’ai donc ! Nous ne pourrons donc jamais nous accrocher ?

    Dernier dimanche de mars 1833

    George Sand à Marie Dorval

    Ma petite Marie, voulez-vous, inscrire M. Gustave Planche sur votre liste de bal ? Il demeure rue de La Harpe, n°103.
    Décidément Jules [Sandeau] sera des nôtres, mais à l’heure où je vous écris, il est près de vous sans doute — et il est plus heureux que moi.
    Adieu. Au milieu de tes grandes fonctions de commissaire, n’oublie pas de m’aimer un peu.

     

     Résultat de recherche d'images pour "marie dorval"