Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : » Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,
Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasafleurterd,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
Poème mit en chanson par la mystérieuse Mylène FARMER,
absente des plateaux télés . Tous ses concerts sont pleins,, remplis à l'avance. Très connue dans des pays de l'Est, comme l'Ukraine ou la Russie.
Le temps m’obsède. C’est un peu pour ça le choix de L’Horloge de Baudelaire dans l’album. La fuite du temps, c’est horrible. |
Dans les commentaires, j'ai lu ça
Une source inépuisable pour les commentaires littéraires !
On peut lire dans ce poème l’affrontement protéiforme entre Baudelaire, « mortel folâtre », et son Ennemi, le Temps ; contrairement à ce que peut suggérer une première lecture, l’analyse approfondie conduit à considérer la victoire incontestable du poète sur le Temps.
Carpe diem !
Ces chanteuses qui reprennent ou s'inspirent des poèmes et lettres.
Céline DION qui reprend la magnifique lettre de rupture de George SAND à son ex amant Alfred de MUSSET
http://siruis7.eklablog.com/george-sand-p588205